On pourrait croire, à juste titre, que le féminisme fait partie intégrante des convictions des associations qui sont auprès des personnes prostituées. Et pourtant ce n'est pas le cas systématiquement.

AIDES et le Mouvement du Nid ne se revendiquent pas comme tel par exemple. Ils ne le rejettent pas non plus, évidemment.

Pendant nos différents entretiens, aucun bénévole ne m'a dit qu'il ou elle était féministe. Peut-être que cela coule de source pour eux, ou qu'ils préfèrent avant tout mettre en avant le travail qu'ils entreprennent sur le terrain, plutôt que leurs idées politiques.  

Également du côté des féministes, le débat sur la prostitution n'est pas aussi simple qu'on pourrait le penser.

Les principes du féminisme, de manière générale, sont 

Si une femme doit disposer de son corps, elle peut donc se prostituer. Alors pourquoi existe-t-il un discrédit face à ce choix (quand il en est un, évidemment). Pourquoi la prostitution n'est donc pas perçue comme une émancipation du corps et de la sexualité ?

D'autre part, toujours dans le cas d'une prostitution choisie et consentante, peut-on vraiment parler de violence ? 

Et enfin, en prenant en compte les hommes qui se prostituent également, est-ce réellement une violence contre les femmes ?  

Pour y voir un peu plus clair, je suis allée à la rencontre de Caroline de Haas, fondatrice d'Osez le féministe (et leur porte-parole jusqu'en 2011).